Les sœurs infirmières de Temnaoré nous partagent un fait de vie où elles ont été témoins de la force de la vie, dans la fragilité d’une presque miraculée. Lisez plutôt.
Je m’appelle « M dat n viimdame », qui signifie : je désire vivre, en moore, une langue nationale du Burkina Faso. Je vous raconte mon histoire.
Je suis née, il y a quelque mois, à 21h10, dans une maternité d’un village du Burkina Faso. Malgré les précautions de maman, je suis née à 7 mois avec un poids de 900g. Après les premiers soins, les sœurs se dépêchent pour me trouver une couveuse à Ouagadougou, la Capitale. Nous voilà partis. Première destination, l’hôpital Saint Camille. Une infirmière nous fait savoir qu’elle ne peut pas nous recevoir, faute de place et nous envoie au CHU Yalgado. En arrivant, on nous dit : « Si c’est un prématuré, nous n’avons pas de couveuse, allez au CMA de CHIFFRA. » Nous voilà à la troisième station, même chanson avec une autre indication : la pédiatrie universitaire Charles De Gaule. Comme partout, des blouses blanches sortent et disent : « c’est dommage, à moins d’aller à l’hôpital national Blaise Compaoré ». Dernière Station : « nous n’avons pas de couveuse ! » Comment faire ?
L’ambulancier appelle les sœurs pour expliquer son désarroi. Elles lui demandent de me ramener vite et de tout faire pour que je ne prenne pas froid. Dès la sortie de Ouagadougou, la boîte de vitesse lâche. Alerté, un garagiste arrive vers 8h mais il ne peut pas réparer le véhicule sur place. Sur conseil des sœurs, mes parents prennent des occasions pour arriver vite : un transport en commun qui allait à Ouahigouya. Nous descendons à 12km (de piste) de Temnaoré. Là, un taxi moto tricycle nous attend. Nous arrivons à 12h30, après plus de 12h de circuit à la recherche de la couveuse. Les sœurs me reprennent avec joie et me mettent dans un berceau bien préparé, garni de couvertures en laine, bien au chaud. Avec les moyens du bord, elles me soignent et quand j’ai atteint mes 2kg500, j’ai pu partir à la maison. Je remercie les sœurs pour tout ce qu’elles ont fait pour moi et Dieu de me donner la grâce de vivre. Je vis toujours et suis heureuse de vivre.
Les sœurs de Temnaoré