En séjour en France pendant quelques semaines, Grégoire Ahongbonon, multiplie les conférences.
Dans notre diocèse, l’action de Grégoire est soutenue par l’association Graine d’Amitiés d’Andrezé.
Le 3 mars dernier, le centre pastoral Renaissance de Segré l’accueillait avec des membres de cette association pour témoigner devant une cinquantaine de personnes de son engagement en faveur des malades mentaux de la Côte-d’Ivoire et du Bénin.
Plusieurs membres de notre fraternité de base participaient à cette rencontre.
Grégoire nous a donné un témoignage qui nous parle de l’amour de Dieu au plus profond. Nous avons été touchés. Il nous montre ce que peut faire Dieu avec un simple réparateur de pneus : la providence, la confiance, l’obéissance.
Grégoire Ahongbonon est une figure de la psychiatrie africaine. Ce béninois d’origine, a émigré en Côte d’Ivoire en 1971, où il s’est établi comme réparateur de pneus. Son entreprise devient vite prospère avant de décliner subitement et de connaître la faillite. Criblé de dettes, ce père de famille de six enfants sombre dans une grande dépression, et se retrouve habité par des idées suicidaires.
Au sortir de cette épreuve, il dit avoir vu ce qu’il ne voyait pas auparavant, ces êtres errant nus dans les rues, ou enchaînés à des arbres pendant des années. Progressivement il dépasse sa propre peur autour de l’ensorcellement et va à la rencontre des malades mentaux, ces «oubliés des oubliés» comme il aime à les nommer.
Avec le soutien indéfectible de sa femme Léontine, il fonde l’association Saint-Camille et il fait de l’aide aux malades mentaux le combat de sa vie. Animé par sa foi, et par une volonté absolue de rendre leur dignité à ces hommes et ces femmes, il parcourt les rues et les routes africaines pour désenchaîner et soigner les malades.
Grégoire a déjà créé 11 centres en Côte d’Ivoire et 3 au Bénin.
Marie Bonsergent