Au fil de la journée

sfs9

 On se retire en Dieu parce qu’on le désire ; exprimez souvent votre soif de Dieu par de brefs mais ardents élans du cœur. Admirez sa beauté, invoquez son aide, jetez-vous en esprit au pied de la croix, adorez sa bonté, donnez- lui votre âme. Fixez votre regard intérieur sur sa douceur, tendez-lui la main comme un petit enfant à son père, afin qu’il vous conduise ; respirez-le comme un bouquet délicieux que vous tiendriez sur votre sein ; piquez-le en votre âme comme un étendard. Frappez ainsi votre cœur de mille manières et faites-en jaillir un amour tendre et passionné pour votre Dieu. Si notre esprit vit habituellement dans la familiarité et l’intimité de Dieu, il sera comme parfumé des perfections de Dieu. Cet exercice, je vous l’assure, n’est pas difficile, car il peut se glisser dans toutes nos affaires ou nos occupations, sans les gêner en rien. Soit en nous recueillant, soit par quelques invocations lancées vers Dieu comme autant de jets d’amour de notre cœur…Pour réjouir son cœur te rafraîchir sa bouche, le pèlerin s’arrête bien quelques instants pour boire un peu de vin. Il n’interrompt pas pour autant son voyage. Il reprend ainsi des forces, marchera plus vite, et arrivera plus tôt. Il ne s’arrête que pour mieux aller….Ne vous astreignez pas à des paroles toutes faites. De bouche ou de cœur, dites celles que l’amour vous suggère dans l’instant. L’amour vous en fournira autant que vous voulez ; les amoureux qui aiment d’un amour humain ne cessent de penser à la personne qu’ils aiment ; pour elle leur cœur déborde et leur bouche est remplie de louanges. Ainsi, ceux qui aiment Dieu ne peuvent cesser de penser à Lui, de respirer pour Lui, d’aspirer à Lui, de parler de Lui.

 

Le plus difficile n’est pas tant de Lui parler que de parler de Lui. Comment parler, témoigner au-delà de ce qu’on vit, selon les lieux où l’on vit, où l’on travaille c’est plus ou moins aisé.

La prière est un chemin, un cheminement. L’image du pèlerin fait naturellement surgir celle de l’enfant qui tient la main de son père, lui parle, parfois s’arrête en chemin pour lui montrer telle ou telle découverte, lui confier telle ou telle de ses préoccupations.

Pas de prières toutes faites mais des jets d’amour, de bouche ou de cœur, des oraisons jaculatoires… oui mais parfois, la prière toute faite peut soutenir, c’est une aide, un appui, un support. L’idée c’est sans doute que ce ne soit pas une récitation morne, mais que ce soit vivant et jaillissant !

Saint François nous propose des pistes à chacun de voir ce qui lui est le plus ajusté en fonction des différents moments.

 

« Les affections sont les pieds de l’âme :

si vos affections sont douces, votre jugement sera doux ;

si elles sont charitables, votre jugement sera de même. »