Écoute, au milieu des tempêtes, des flots en furie, des chaleurs écrasantes, le frémissement doux et paisible d’une terre où naît et grandit la vie d’une source, d’une graine qui germe, de quelques cellules qui appellent un être à la vie…

Et toi peut-être, si tu es femme, ou avec ta collaboration, si tu es homme, écoute la vie d’un homme qui va naître… Mais, quoi qu’il en soit, écoute au plus profond de toi-même, au milieu de tes tempêtes ou de tes lassitudes ou de tes sommeils, écoute la vie qui te fait être.

Écoute le vent qui pousse les nuages pour la pluie de la vie ; le vent qui fait frissonner les arbres sous la poussée de la vie ; le vent qui fait frémir ton corps, ton corps vivant de plaisir, de bonheur, de désirs.

Écoute les cimes des montagnes et les vagues de la mer, écoute les creux des gorges profondes et les grottes au centre de la terre…

Écoute-les t’inviter à découvrir, en toi et en tous tes frères, les hauteurs que l’homme peut atteindre et les profondeurs de sa conscience et de son cœur.

 

Écoute les pierres des monuments que tu visites. Elles te disent l’histoire des hommes et des femmes, tes frères et sœurs.

Elles te parlent d’amour et de haine, de foi et de prière et de désespoirs, de paix et de guerre, de fraternité et de violence… Elles te disent l’histoire de notre humanité : celle d’hier et d’aujourd’hui.

 

Écoute les chansons, les rythmes et les cris de ces pays que tu ne connais pas… même si tu crois les connaître. Pays d’autres cultures, d’autres couleurs, d’autres spiritualités. Ils te disent toutes les beautés et les richesses de notre humanité, de TON humanité.

Ils t’invitent à la joie, à la fête, mais aussi à la solidarité, au respect, au combat pour le respect de l’homme.

Écoute, si tu restes chez toi, tous ceux-là qui passent, qui visitent, qui se détendent. Ils t’apportent un air frais venu d’ailleurs ; ils te disent que vaste est la planète. Donne-leur ton sourire, laisse-les t’approcher : c’est ainsi que se bâtit la paix, la fraternité, l’amitié, la rencontre.

Écoute et remercie et chante la vie. Laisse monter en toi la louange, la prière, la reconnaissance. Écoute en toi ce chant, cette prière qui te dit que tu es pétri de matière, de terre… mais aussi d’Esprit.
C’est l’Esprit qui chante en toi. Et l’Esprit, c’est la vie. Écoute l’Esprit qui te dit ta transcendance.
Refuse l’absurde du néant pour accueillir en toi le Mystère de la vie.

OUI, ÉCOUTE...                Bernard NICOLAS Source : Eglise catholique des Vosges